Je voulais voir Hugo Cabret parce que Scorsese avait annoncé qu'il partait à a recherche d'une grammaire pour la 3D - soit autre chose que foncer dans des tunnels ou jeter de trucs à la figure des gens. A la sortie, j'ai été déçu. Non seulement il n'y a pas de nouvelle grammaire, juste une utilisation extensive de la profondeur de champ que la 2D permet aussi sans donner mal à la tête, mais en plus Hugo Cabret est juste ennuyeux.
A vrai dire, on se fiche de l'histoire d'Hugo, de son automate et de ses course-poursuites avec le policier de la gare Montparnasse; on ne fait qu'attendre la raison d'être du film qui n'arrive que dans le dernier quart: George Meliès racontant la montée et la chute de sa carrière. Entretemps, on a droit à un remarquable travail de reconstitution et de cinématographie aussi impressionnant que figé émotionnellement.
Pour un aperçu plus complet sur la vie de Mélies, l'entrée wikipedia en Anglais est dix fois plus complète que l'entrée en Français, notamment sur le contexte économique et industriel qui ont eu raison de son art.
Je suis tout à fait d'accord avec toi sur plusieurs point : le côté figé émotionnellement de la narration, sans doute aucun, le fait que le film soit ennuyeux, ok, il n'y a pas de grammaire de la 3D, ok.
RépondreSupprimerMais j'ai pris un plaisir énorme de fétichiste des Premiers Temps. Pas seulement à reconnaître les hommages, mais à la manière dont il les a construits, voir la lune du voyage en 3D lors de la projection finale, Méliès qui parle et raconte sa vie, en gros plan, avec ses yeux qui s'humidifient (et là, vive la 3D), les nombreux effets de trains pour nous replacer dans la tête d'un spectateur des premiers temps (même si on est bien d'accord que blasés comme nous sommes c'est absolument impossible), ...
Donc oui, ennuyeux, l'histoire n'a aucun intérêt, mais une vraie gourmandise visuelle par contre. Rien que la neige qui tombe, les fumées de la gare, les rouages des horloges ou de l'automate... la 3D est très bien exploitée et j'ai pris énormément de plaisir.