Yamada Asaemon est le testeur d'épées officiel du Shogûn et le bourreau de la prison principale d'Edo. Il vérifie la finesse, l'équilibre et la solidité des lames en tranchant la tête des condamnés d'un coup parfait. Yamada est le dernier de sa lignée. Il n'aura pas de descendance et ne transmettra pas tout le savoir auquel son père l'avait initié tout enfant en dissimulant un corps décapité sous ses draps. On le consulte pour vérifier des armes, on fait appel à sa sagesse pour des questions morales, on le défie pour lui prendre sa place.
Sakane Kasajiro travaille pour la police d'Edo mais a du mal à trouver sa place. Yamada Asaemon l'aide à trouver sa force intérieure et à monter en grade.
Sakane Shinko est une tueuse arrêtée par Kasajiro. Pendant la bagarre, c'est le coup de foudre. Il lui laisse le choix entre se faire exécuter ou l'épouser. Mari et femme, ils patrouillent ensemble dans les rue d'Edo.
Entamé comme les aventures de l'exécuteur de la prison, Samurai Executioner
se transforme progressivement en chronique de la vie policière à Edo au début du 18ème siècle, à mesure que Sakane Kasajiro prend de l'importance. L'intérêt se maintient jusqu'à son mariage qui affaiblit la série avec ses questions triviales sur la vie conjugale.
Sans autre fil conducteur que la répétition des exécutions et des arrestations, la série s'arrête brusquement au 10ème tome sans véritable conclusion.
C'est dans Lone Wolf and Cub que Yamada Asaemon rencontre son destin. Envoyé par le Shogûn pour tuer Ogami Itto et mettre fin à la querelle qui l'oppose au clan Yagiu, il perd son combat à cause de la ruse des Yagius qui préfèrent l'éliminer plutôt que de le voir leur voler leur éventuelle victoire. Selon Ogami Itto, seul cet homme de valeur aurait pu le vaincre...
Des 3 séries écrites par Kazuo Koike et dessinées par Goseki Kojima, celle-ci est ma préférée. Moins célèbre que Lone Wolf and Cub et moins extrême que Path of the Assassin, elle se distingue par sa profondeur. Yamada Asaemon, gardien de la porte de l'enfer qui recueille les dernières volontés des condamnés, mène une réflexion permanente sur le sens de la vie.
C'est aussi la série la mieux tenue graphiquement, Goseki Kojima garde son style classique de bout en bout sans se laisser aller à l'approximation comme il le fait quand l'éditeur le pousse aux cadences infernales. Son travail au pinceau est particulièrement inspirant.
D'ailleurs, je compte m'en inspirer d'ici peu.
Note: Ogami Itto et Yamada Asaemon ont exactement la même apparence dans leurs séries respectives. Goseki Kojima donne à Yamada Asaemon un autre visage dans son ultime combat pour ne pas qu'on les confonde.
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